Nous avons appris ce 19 février que Facebook rachetait Whatsapp pour la somme de 19 Milliards de dollars (dont 14 milliards d’actions et 4 milliards de cash). Avec 450 millions d’utilisateurs mensuels, l’application passe donc sous la main de Facebook, qui avait déjà fait le buzz en dépassant le millard d’utilisateurs. Finalement, est-ce un rachat « coup-de-poker » ou une stratégie élaborée ?
Whatsapp, 450 millions d’utilisateurs en 5 ans :
Depuis sa création en 2009 par deux anciens ingénieurs de chez Yahoo!, Brian Acton et Jan Koum, l’application de discussion instantanée n’a cessé d’attirer de nouveaux utilisateurs. Par ailleurs, les statistiques d’utilisation de l’application montrent des chiffres particulièrement impressionnants. En somme, Whatsapp; c’est :
- 450 millions d’utilisateurs contre 250 millions pour Twitter
- 70% des utilisateurs se connectent quotidiennement
- 1 million de nouveaux utilisateurs par jour
- 400 millions de photos et 10 milliards de messages envoyés par jour
- Un volume quotidien de messages envoyés supérieur au nombre de sms envoyés par jour dans le monde
- L’achat de Whatsapp par Facebook a couté presque 12 fois plus cher que le rachat de Youtube par Google
Whatsapp a par ailleurs su grandir bien plus rapidement que les principaux réseaux sociaux, comme le montre ce graphique de socialmediatoday, représentant les courbes de fréquentation de whatsapp, Facebook, Gmail, Twitter et Skype sur leurs 4 premières années :
Un rachat onéreux :
Il s’agit donc du second plus gros rachat en matière de technologies, le premier étant le rachat de Compaq par Hewlett-Packard en 2001 pour 25 milliards de dollars. Facebook a donc acheté Whatsapp au prix d’environ 42$ par utilisateur. En comparaison, on notera que Viber a un cout par utilisateur de 3$.
Par ailleurs, les bénéfices engendrés par Whatsapp sont limités. En effet, Whatsapp se passe des moyens usuels de monétiser son service :
- Pas de pubs
- Pas de jeux
- Pas de gadgets
- 1ere année d’utilisation gratuite
- Les années suivantes à 1$
Les business plan de Whatsapp est donc élaboré davantage sur la fonctionnalité et le confort d’utilisation que sur l’aspect marketing exacerbé. Reste donc à savoir si le rachat de cette app par facebook ne risque pas de changer ce positionnement et de freiner par conséquent la croissance fructueuse de Whatsapp.
Ci dessous, une vue sur les recettes de la publicité mobile, dont se passe Whatsapp :
Facebook : une stratégie de long terme ?
Facebook entend bien continuer sur sa lancée et permettre de « connecter tous les habitants de la planète ». En 2012, Facebook dépassait le milliard d’utilisateurs. Et la firme de Mark Zuckerberg continue sur cette lancée et vise les 2 milliards grâce à Whatsapp. Le problème est que les chiffres de fréquentation de facebook montrent qu’en un an, la fréquentation de Facebok par les jeunes 15/25ans a baissé de 25% tandis que les fréquentation de tranches d’age supérieures augmentaient.
L’achat de Whatsapp se justifie notamment par :
- Un public jeune tandis que les utilisateurs de Facebook vieillissent
- 70% des utilisateurs de Whatsapp s’y conectent chaque jour contre 62% pour facebook
- Whatsapp est implanté dans des pays que facebook a du mal à atteindre
Utiliser cette application, complémentaire aux services déjà proposés par facebook permettra à la firme de toucher de nouvelles zones géographiques, d’élargir son champ d’action et son pannel d’utilisateurs. De plus, on notera que toucher d’avantage la Chine, l’Afrique, le Brésil ou encore le mexique grace à Whatsapp permettra à facebook d’augmenter considérablement son nombre d’utilisateurs en très peu de temps de par le taux de croissance et la rapide industrisation de ces pays.
L’objectif des 2 milliards pourrait donc devenir réalité si la stratégie marketing de facebook se révèle être efficace.
En attendant, Facebook reste implanté dans le mouvement actuel. De moins en moins de sms sont envoyés au profit des réseaux sociaux et autres applications de messagerie instantannée. Et si Facebook est menacé de devenir vieillissant, il y réagit en s’ouvrant à de nouveaux pays. Alors, à quand les 2 milliards d’utilisateurs Facebook ?